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LE MISSILE DEFENSE AMERICAIN : ILLUSOIRES IMPENETRABILITES ET AUTRES INVULNERABILITES BALISTIQUES US Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
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Articles de recherche sur les Recolonisations Néolibérales et sur la Géopolitique - Articles Scientifiques
Écrit par Administrator   
29-09-2008

Les illusoires « impénétrabilités » et autres « invulnérabilités balistiques US » du Missile Defense US 

En fait, bien au-delà de la poursuite résolue d'une supériorité nucléaire définitive, le Missile Defense US, dans ses formes évolutives, mondialisées et inter-opérables pour le très long terme ne vise qu'à déployer des moyens imperméables afin de parer, de contrer et surtout de neutraliser efficacement des contre-frappes thermonucléaires légitimes - qui viendraient en retour d'attaques thermonucléaires offensives, massives et initiales des Etats-Unis (via des alibis plus ou moins induits de type 11/9/2019 ou 11/9/2020) contre certains Etats, dont la Russie et la Chine. De toute façon, ces deux derniers Etats pourraient géo-stratégiquement - à la fin de la prochaine décennie - menacer très plausiblement les suprématies économiques, financières et militaires des Etats-Unis.  

L'ABM américain actuel s'inscrit donc - non plus dans une ligne historique traditionnelle anti-russe mais plutôt dans une nouvelle orientation beaucoup plus subtile, beaucoup plus furtive et - surtout - beaucoup plus offensive à la fois anti-russe et anti-… chinoise. En d'autres termes, dans la perspective d'un monde qui sera inéluctablement multipolaire en 2020 [où les Etats-Unis ne seront plus alors une hyperpuissance mais une " superpuissance en devenir " - parmi d'autres…], les Etats-Unis - idéologiquement sur-gonflés par une série récente [et illusoire] de super-gaps thermonucléaires, balistiques et spatiaux - cherchent aujourd'hui en urgence à transformer l'ancien scénario de " Destruction Mutuelle Assurée " (MAD) du temps délétère de la guerre froide [où l'équilibre des forces thermonucléaires et balistiques en présence interdisait à l'époque aux Américains de fomenter une " attaque thermonucléaire préventive " car cette dernière risquait immédiatement d'être suivie d'une riposte thermonucléaire… équivalente, voire définitive contre l'ensemble du territoire des Etats-Unis] en scénario de " Destruction Unilatérale Assurée " (Unilaterally Assured Destruction) du pays attaqué. Dans ce cas précis, une attaque thermonucléaire massive des USA de première frappe deviendrait [enfin…] possible car - dans cette nouvelle doctrine [i.e., délirante] - le Missile Defense (ou le Bouclier antimissile) annulerait structurellement les ripostes sino-soviétiques.  

Dans le cadre de cette nouvelle doctrine UAD très américaine - mais peu avouable diplomatiquement - l'Amérique des néo-conservateurs de l'extrême droite actuellement au pouvoir dans l'Exécutif d'Etat US envisage ainsi d'atomiser le monde à titre préventif pour pérenniser son confort hyper-bourgeois et sa nouvelle posture coloniale… géo-schizophrénique. Parallèlement, certains  vieux mythes trans-générationnels et très prégnants de l'Amérique profonde et de ses institutions d'Etat (Invulnérabilité, sanctuarisation totale des Etats-Unis, supériorité hyper-technologique, légitimité de leur supra-légalité récurrente au niveau international quant à leur tropisme pour le non-droit international, etc.) poussent inexorablement les Américains vers des options stratégiques de plus en plus polémogènes alors même que leurs anciens marqueurs idéologiques de régulation se diluent lentement depuis une trentaine d'années (dont l'ancienne " Parité stratégique " des USA avec l'URSS, dont le Traité ABM qui vient d'être dénoncé par l'Exécutif US, dont le non-respect de plus en plus ouvert et de plus en plus flagrant du Droit international, etc.).   

En fait, en terme d'ingénierie militaire, pour être plus concret sur le plan des hyper-technologies balistiques, pour intercepter une seule charge nucléaire, il faut tirer - a minima et dans des conditions idéales (un seul objectif-cible…) - au moins trois à quatre missiles antimissiles. Pire, il en faut au moins une vingtaine pour intercepter efficacement une seule charge volant dans un nuage de leurres actifs dans des conditions - là-aussi encore très idéales… - où les missiles assaillants ne sont pas dotés de systèmes de brouillage, de systèmes mirvés et de systèmes trajectographiques évasifs, dans des conditions où la radioactivité ambiante et les rayonnements ionisants ne sont encore pas trop importants, dans des contextes atmosphériques et stratosphériques dénués  d'impulsions électromagnétiques ou encore dans des environnements non encore ionisés ou sans radioactivité élevée liée à d'autres explosions thermonucléaires périphériques, etc.  

Telle qu'elle est envisagée en façade par l'actuelle administration Bush, la MD est en fait fondamentalement inefficace d'un point de vue technologique car son architecture très complexe n'est fonctionnelle que pour stopper une attaque réduite de quelques dizaines de « têtes thermonucléaires mirvées » lancées - non pas par un " rogue state " - mais par un Etat puissant comme la Chine et/ou l'ex-URSS - qui riposterait très massivement avec plusieurs centaines de têtes thermonucléaires améliorées issues de tirs de Topol mobiles mirvés, de tirs de Bulava mirvés " navals " ou de tirs des nouveaux missiles russes ICBM durcis " RS-24 ".  Curieusement, le déploiement américain actuel semble plutôt relever à la fois de l'idéologie ultra-narcissique de " toute-puissance " inhérente au peuple américain comme de la mythologie néo-coloniale inhérente à une illusoire politique de la canonnière - digne de l'Empire anglais du XIXème siècle.

Car le MD actuel ne peut en aucun cas protéger la totalité du territoire américain avec ses 50 Etats, Alaska et Hawaï compris (sans compter ici le 51ème Etat US officieux qui trône au Nord-Ouest de l'Europe…).  De plus, comme tout ingénieur de recherche ou ingénieur militaire le sait, l'architecture du MD est d'une fragilité déconcertante au niveau des chaînes satellitaires de géolocalisation et de tracking IR qui sont neutralisables spontanément et facilement avec des contre-tirs thermonucléaires de haute altitude de type HAND (…).  Ces contre-tirs permettraient au passage la transformation du « Missile Defense » en « Passoire Defense » avec quelques dizaines de têtes thermonucléaires de 30 Mégatonnes qui atteindraient inéluctablement leurs objectifs urbains et industriels US… Sans parler des risques de destruction immédiats des UEWR (Upgraded Early Warning Radar/radar d'alerte avancée amélioré), des SBR sur barge et des radars XBR à terre (X-Band radar - radar " en bande X ") que des missiles hypersoniques de croisière russes et/ou chinois de type X-90 Koala ou Météorit pourraient immédiatement détruire au préalable dès le début du conflit " chaud "…  

Ainsi, même si le système de défense antimissile US atteignait un taux d'efficacité idéal prévu de 95 % contre les attaques de missiles balistiques, un taux d'échec de 4 ou 5 % aurait dans tous les cas des conséquences dramatiques, voire irréversibles sur des dizaines de millions de civils américains et sur les plus grandes villes des Etats-Unis (dont la capitale) par le fait que des missiles balistiques prévus pour la riposte (in fine chinoise et/ou russe) emportent tous des têtes thermonucléaires pouvant faire de 10 et 50 mégatonnes (…). Même l'architecture [irréalisable au plan technologique] de l'IDS de 1983 - qui avait prévu une contre-attaque thermonucléaire de plusieurs milliers de têtes (!) - n'aurait de toute façon jamais pu être totalement étanche ni totalement opérationnelle en cas d'attaques massives au vu de la complexité et de la fragilité de son architecture et au vu de la puissance et de la miniaturisation récente des charges thermonucléaires actuelles (qui sont en moyenne une centaine de fois supérieures aux anciennes charges à " fission " qui ont permis d'atomiser criminellement les villes japonaises civiles de Nagasaki et d'Hiroshima en 1945).  

Cependant, pour affiner notre analyse, il faut intégrer à notre méta-raisonnement prospectif que les ingénieurs militaires Américains - bien évidemment - savent très bien cela. In fine, quand on passe au peigne fin les technologies du MD, il y a un point saillant - mais très subtil - qui apparaît à doses filées et/ou en " ad hoc " dans certains segments du MD - qui devient alors un véritable « cheval de Troie » dans le cadre d'une « grande guerre chaude future » potentielle. En fait, sur le très long terme (20 à 25 ans), le MD est conçu très intelligemment et très furtivement pour être mondialisable matriciellement dans le cadre d'une progressivité parfaitement phasée (Exportations " volontairement proliférantes " des systèmes antimissiles américain PAC-2 et 3 et des systèmes AEGIS au Japon, en Corée du Sud, en Pologne, en Tchéquie, en Israël, etc.), pour être inter-opérable militairement en interne comme en coopération étrangère (respectivement en intra-armées US comme en inter-armées étrangères avec l'intégration et l'interopérabilité mondiales et poly-armées du MD grâce aux encadrements interactifs de l'U.S. Strategic Command  [USSTRATCOM] et du système de gestion des communications, du commandement et du contrôle de l'engagement [Battle Management, Command, Control and Communications ou BMC3]), pour être spatialisable verticalement (militarisation et arsenalisation spatiale très complexes du MD prévues à très long terme) ou encore pour être volontairement proliférant numériquement en adéquation avec les méta-systèmes logiciels et logistiques spécifiques à la Défense US (notamment avec l'adjonction progressive d'épées antimissiles complémentaires pouvant aller jusqu'à plusieurs milliers de vecteurs envisageables à l'horizon 2025). Les Etats-Unis visent donc - très subtilement - à se doter d'une capacité d'interception de missiles antimissiles limitée pour 2015 - mais… complète pour 2025 ! 

Pris sous ces angles généralement occultés, le MD devient ainsi un immense système de défense particulièrement " offensif ", particulièrement hybride et surtout particulièrement évolutif avec une l'interopérabilité entre les systèmes aériens, maritimes, terrestres et spatiaux de la Missile Defense US,  entre les diverses corps d'armées des Etats-Unis (US Navy, US Army, US Air Force, etc.), entre les divers systèmes de défense antimissile des différents armes d'une dizaine de pays et entre les diverses architectures " nationales " des Réseaux Aegis, Patriot et ARROW. De facto, le Missile Defense a été intentionnellement conçu initialement pour muter et pour glisser des plus subtilement vers un remake " modernisé " et quasi-identique de la vieille IDS (la très électorale " Initiative de Défense Stratégique ") - qui remonte à la faste et sulfureuse période… reaganienne du début des années 80.  Sous l'angle plus économique, le " Missile Defense " - dans sa méta-structure intégrée et finale - peut être qualifié de véritable " deuxième projet Manhattan ".

Cette référence au nucléaire n'est d'ailleurs pas fortuite puisque la MD est amenée à supplanter l'ancienne doctrine militaro-économique de la guerre froide par un nouveau corpus très synthétique de doctrines très exotiques mêlant guerres géo-économiques, guerres néo-coloniales, guerres antiterroristes et guerres géo-financières " furtives ". Ces néo-doctrines résolument fascistes vont donc bien au-delà de l'ancienne doctrine de la guerre froide - qui avait jadis un rôle-moteur - certes très structurant mais très localisé - grâce aux surarmements nucléaires puis thermonucléaires jusqu'en 1991.

En fait, il s'agit ici tout simplement pour les Américains - depuis le milieu des années 90 - de survivre à une récession économique dramatique qui incube et - surtout - qui s'aggrave subrepticement [mais très visiblement] chaque année (reproduisant au passage mimétiquement exactement les mêmes conditions qui ont provoquées l'effondrement partiel de l'URSS en 1991 [Analogies Irak/Afghanistan, Crises politiques intérieures, perte de ses légitimités démocratiques et institutionnelles, corruption de l'Exécutif d'Etat, népotisme, redondances des Services Secrets et des Services de Renseignement, etc.]).  

Complémentaire donc à la vaste et ancienne idéologie nucléaire de la guerre froide, le très vaste et très coûteux Missile Defense offre donc aux Américains - actuellement déboussolés sur tous les plans et en grandes difficultés géo-économiques et géo-financières - une puissante alternative temporaire de survie via une noria de nouveaux projets de diversification militaro-économiques et de débarquements coloniaux préemptifs, préventifs et opportuns. De plus, des considérations complexes telles que le syndrome du 11/09, la recherche d'objectifs scientifiques et technologiques mobilisateurs pour une nation américaine actuellement en manque de valeurs, la vénalité de l'élite américaine via de nouveaux gains financiers opportuns grâce aux lobbies militaro-industriels, etc. pourraient tenir aussi une place importante.

 


Extrait du CHAPITRE III

« Bouclier antimissile US (Missile Defense) et Arsenalisation de l'espace. Prospectives sur son évolutivité et son interopérabilité pour 2020 » issu de l’ouvrage

 

PENTAGONE ET TROISIEME GUERRE MONDIALE

IIème PARTIE : Perspectives programmatiques et déploiements planétaires Christian NOTS / A paraître en 2010.   


Dernière mise à jour : ( 29-09-2008 )
 
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