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CHAOS ET REGULATIONS PULSIONNELLES Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
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Articles de recherche polémiques et de contre-censure sur les sciences humaines - Polémiques
Écrit par Eric Martin   
08-05-2007

  

Travail de recherche IIHEP 2006/2007                                                                                          

 

Eric Martin

 

«On peut donc penser que la recherche de la vérité ne rend pas l’homme libre de ses pulsions »

Commentez ce texte sous l'angle psychanalytique.


 

Sortie de son contexte nous ignorons si cette affirmation représente la conclusion finale d’un exposé ou si une suite antithétique précédée par la coordination « mais » est à venir.

Néanmoins il convient en premier lieu de définir clairement les notions de vérité et de non liberté des pulsions, d’envisager les différents liens et interprétations, pour arriver à une vision plus globale et synthétique et surtout plus personnelle et plus subjective à cette analyse.

La recherche de la vérité, quelle soit abstraite, philosophique ou bien concernant un thème plus concret et plus pragmatique, apparaît comme une quête universelle et intemporelle de l’homme, quête au caractère hautement subjectif et qui a trop souvent conduit l’humain à la confusion, à l’illusion, à l’erreur, au conflit et à la guerre.

Si de nos jours certaines vérités sont attestées scientifiquement, d’autres au contraire dépendent du point de vue, de l’interprétation, de l’analyse et du degré de connaissance de chacun. Ainsi nous concevons la réalité au travers du prisme déformant de notre conscience rétrécie et trop souvent chaotique. Combien de conflits idéologiques, de guerres, d’atrocités ont-ils pris racine dans cette bataille d’ego désireux d’imposer leur propre vérité ?

Et même dans le domaine des sciences dites exactes de nombreuses révolutions se sont succédées, entraînant un changement et une annulation des anciennes vérités par des plus modernes. Ainsi ne soyons pas surpris de voir un jour disparaître et remplacer certaines théories et ce malgré le haut niveau technologique et scientifique de notre époque formidable.

 

De plus, la capacité d’analyse de l’individu, liée à son historicité, sa culture, son éducation, son intelligence, sa structure et son équilibre mental, engendre une interprétation bien différente selon les sujets. Via le mode d’intelligence sélectionné ou subie (rationnel, symbolique, bicaméral, analytique, synthétique ou global)  le monde sera perçue d’une façon variable et aléatoire. Et sachant que la majorité n’exploite qu’une faible part de leur intellect et uniquement avec leur window rationnel, le risque de confusion et d’illusion demeure très élevé.

Aussi il convient d’être particulièrement prudent à l’emploi de ce terme controversé et si subjectif.

 

De son coté, « ne pas être libre de ses pulsions »  peut avoir plusieurs interprétations : ne pas pouvoir exprimer ou laisser sortir ses pulsions de façon libre, spontané, sans contrôle ; ou au contraire ne pas être capable de conscientiser, d’analyser, de maîtriser ses pulsions, de ne pas s’en libérer et donc de subir leur écrasante domination.

Ainsi, si l’auteur adhère à la première théorie, il semble penser que la recherche de la vérité bloque le ressenti, la symbolisation et étouffe la liberté d’expression des pulsions; et donc qu’une certaine conscience de celles-ci va amener à les réguler et à les contrôler, donc à les limiter.

 Et s’il parait dire  à l’inverse que la recherche de la vérité bloque l’accès, l’analyse et la conscientisation des pulsions et contribue à en être l’esclave, c’est sans doute qu’il fait référence à l’illusion de se rendre maître de ses pulsions, de la difficulté de conscientisation, de la résistance et des pièges mirajesques de l’analyse, de la piètre capacité de la pensée unilatérale de l’homme contemporain normatif ou encore de la différence de traitement symbolique entre les pulsions de vie ,de mort,instinctives,d’autoconservation ou de simples désirs sous influences parentales, sociétales, culturelles ou consomatioristes.

 

Ainsi la recherche de la vérité et la conscientisation peut se retrouver museler, bloquer et piéger par les mirages d’une analyse pauvre, limitatrice et béatifiante car quasi rationnelle et non symbolique, à tendance normative, masquant ainsi la réalité et les véritables causes pulsionnelles, et déstabilisant le système de régulation.

De plus, une autre illusion demeure et renvoie l’humain à appréhender  avec humilité sa quête de perfectionnement en raison d’une conscientisation difficile et utopique des Selfs et de l’inconscient cognitifs.

Et n’oublions pas de faire allusion aux causes externes à l’individu, hérités du lourd fardeau transgénérationnel et familial reproductif de l’erreur et de la méconnaissance, de l’influence dépersonnalisante toujours plus schizophrénique de nos institutions d'Etat et de nos Etats-pères technocratiques, enfin de la vision réductrice et aliénante de nos obscures et colonialistes cultures.

 

D’autre part, l’introspection et l’analyse font apparaître les résistances à la conscientisation et au changement. Les vieux schémas et les programmations anarchiques ont beau être inadaptés et complètement limitant, leur racine profonde et leur emprise sur l’identité, ainsi que leur structuration certes pathologique mais ayant assuré un certain équilibre à l’individu, restent difficiles appréhender et à modifier.

 

En effet, l’homme contemporain, dans sa construction déséquilibrée de son mental, utilise de façon importante, non conscientisée et décontextualisée, ses mécanismes de défense, au détriment de ses processus de résilience et d’individuation, bloquant ainsi d’une manière circulaire et vicieuse la capacité et l’objectivité de la conscience et de sa vision juste de la réalité.

Les mécanismes défensifs accomplissant leur travail de façon récurrente et quasi systématique, le ressenti et la symbolisation deviennent anarchiques et tendent à se minimaliser, voire disparaître. Les pulsions ne sont plus conscientisées, qualitativement et quantitativement.

 

La richesse et la variété de la palette pulsionnelle échappent alors à la conscience.

Les pulsions d’instinct et de conservation se trouvent alors bloquées, non régulées, refoulées, et ont tendance alors à « pulser »de façon chaotique. Les pulsions de mort ne sont plus pacifiées par le système de résilience et prennent alors une forme dominante inconsciente.

Les pulsions de vie étant peu ou mal satisfaites et les pulsions de mort n’étant plus pacifiées, la résolution du conflit pulsionnel entretient alors les mécanismes de défense qui installent l’individu dans un pseudo et précaire équilibre mental. La boucle vicieuse est alors bouclée.

 

Bien évidemment tout ce processus pathogène de déstructuration identitaire et de chaotisation pulsionnelle perfuse et gonfle la personnalité de façade, l’ego, qui se charge alors dans un ultime effort de s’approprier toute une panoplie pulsionnelle externe de désirs aliénants et non centré sur soi, via notre société hyper consommatioriste, via la médiatisation schizophrénique des pulsions de vie (désir sexuel avilissant, perversion et voyeurisme de masse, programmation érotico-pornographique par la vidéo et le Net, etc.) et des pulsions de mort (banalisation et incitation de la violence urbaine par non régulation de l’excitation pulsionnelle destructrice et par hyper médiatisation de toute les formes de violence, y compris la récurrence du voyeurisme pervers meurtrier et victimaire comme dans les films et séries américains à la mode sur les tueurs psychopathes et sur les délicieuses autopsies de leur victimes), ainsi que par le matraquage d’images guerrières et néanmoins atroces de conflits tout aussi banalisés et justifiés entre l’homme « immensément  bon et juste » occidental - à légère tendance schizophrénique et colonisatrice, et l’homme «  infiniment mauvais et inculte » de ce pauvre tiers-monde diabolisé.

  

Ainsi l’homme normatif contemporain, avec un ego despotique, supérieur, voire grandiose, avec un surmoi castrateur, autoritaire et esclavagiste [avec, le plus souvent, une conscientisation partielle et/ou fragmentaire de son identité profonde] apparaît non seulement comme soumis et déshumanisé mais présente aussi une perte d’objectivité caricaturale et un système de régulation pulsionnelle chaotique. In fine, il est ainsi aveuglé et perverti par ses pulsions morbides, décadentes et induites, tout en étant complètement frustré par ses pulsions de vie non conscientisées, limitées, chaotiques et souvent biaisées dans la perversité "banalisée".

Peut-on alors dire de cet homme qu’il s’est rendu libre de ses pulsions ?

 

Mais d’une manière plus saine, l’individu désireux de se connaître, de se perfectionner et d’évoluer, peut faire le choix et avoir la chance d’effectuer un travail sur soi (via la déconstruction laborieuse de ses "ça", de ses faux-Selfs, de ses non-Selfs et via la création/actualisation de ses Selfs) en vue d’ouvrir sa conscience à la symbolisation, à la pacification des pulsions et à la régulation "bien tempéré" de son ego.

 

Ainsi l’analyse en vue d’objectivité, de vérité permet grâce à l’utilisation mixte et alternée de l’intelligence rationnelle et symbolique, d’accéder à son identité profonde, à ses selfs et aux  fondements archaïques de ses pulsions et de ses fantasmes les plus inattendus.

 

Lors de ce travail de conscientisation avancée, les pulsions sont identifiées et analysées afin de réguler et d’inhiber les pulsions de mort au profit des pulsions de vie par l’assouvissement, la sublimation, par l'emploi plus chronique des mécanismes de résilience sur le Self comme sur l'ego ou par l'emploi des mécanismes de défense de façon plus contextualisée et non systématique.

 

La pacification des pulsions morbides et la satisfaction des pulsions de vie amène alors chez l'individu à l’épanouissement de ses Selfs, au renforcement plus raffiné et mieux tempéré de son moi de surface et - au final - à une saine restructuration de sa personnalité, entraînant ainsi une authentique connaissance de soi via l'appropriation sémantique et minutieuse de Ses Vérité personnelles (historiques, transgénérationnelles, existentielles, etc.). 

Cet homme là, en recherchant la vérité, ne s’est-il pas rendu libre de ses pulsions ?

   

Dernière mise à jour : ( 01-07-2007 )
 
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